L’ HISTOIRE D’UN SYNDICAT
LE SIEVA
(Syndicat Intercommunal des Eaux de la Vallée d’Ardières)
Dès la fin de la dernière guerre mondiale, nos gouvernements se sont inquiétés des équipements ruraux. Ainsi le 3 janvier 1946, le gouvernement institue un plan d’équipement national d’alimentation en eau potable. Le 3 octobre 1947, le Conseil Général donne délégation à une commission départementale pour formuler l’avis réglementaire sur la création de syndicats intercommunaux, en vue de la réalisation de projets d’alimentation collective en eau potable destinée à la consommation humaine.
Le 1er juillet 1948, Monsieur JANIN, personne réputée de tempérament autoritaire, ingénieur en chef du Génie rural (actuellement D.D.T. Forêt-Environnement), écrivait au Maire de BEAUJEU pour :
– proposer un projet d’alimentation en eau potable de la région
– assurer la liquidation de la concession de la Compagnie des Eaux du Beaujolais.
– Organiser l’ exploitation du réseau existant qui ne donnait pas satisfaction
Une petite anecdote : Monsieur JANIN proposait au Maire de BEAUJEU, Maître SORNIN, un dédommagement de 10 litres d’ essence pour envoyer des délégués à une réunion à LYON.
C’est le 27 août 1948 que la commission départementale donne un avis favorable à la création du SIEVA et l’arrêté préfectoral est signé le 8 septembre 1948.
Le périmètre du SIEVA est tracé, et comprend les communes de : CHENELETTE, VERNAY, ST.DIDIER-sur-BEAUJEU, LES ARDILLATS, BEAUJEU, QUINCIE, MARCHAMPT, REGNIE , DURETTE, LANTIGNIE, CERCIE, ST. LAGER, ST. JEAN d’ ARDIERES, TAPONAS et une partie de VILLIE-MORGON.
Ces 15 communes représentent aujourd’hui :
– 6900 abonnés
– Près de 15 000 habitants
Pourquoi ce périmètre ? Cette vallée de l’ Ardières ?….Parce qu’à cette époque l’eau déjà distribuée par la Cie des Eaux du Beaujolais provenait des sources situées dans le massif du St. RIGAUD. Le réseau desservait toute la vallée de BEAUJEU jusqu’à BELLEVILLE.
En raison d’ un désaccord entre le Maire de BEAUJEU et le Maire de BELLEVILLE sur l’ emplacement du siège du futur syndicat , la commune de BELLEVILLE n’ a pas souhaitée adhérer au SIEVA.
En un temps record : du 15 mars au 11 avril 1949, ces 15 communes prenaient des délibérations concordantes pour la constitution du SIEVA. Ainsi le 11 avril 1949, le Bureau est formé et désigne son premier Président : Maître SORNIN , le Maire de BEAUJEU. Deux semaines plus tard, ce même bureau lance son premier emprunt. Voici notre SIEVA mis à flot !………Le Baron François de l’ Escaille, Maire de CHENELETTE succédera au Maire de BEAUJEU, et depuis 1989 c’est le Maire de LANTIGNE Monsieur Claude JOUBERT qui assure sa destinée avec l’aide d’un comité syndical composé d’élus des communes adhérentes.
Ainsi au milieu des années 50 ( 1955 – 1956 ) les habitants de TAPONAS eurent le bonheur d’ avoir l’ eau potable dans la maison.
Pour véhiculer l’ eau sur l’ ensemble du territoire syndical et jusqu’ à votre robinet, ce n’est pas moins de :
– 400 kms de canalisation
– 21 réservoirs
– 11 stations de pompage
Cette eau est refoulée d’ une altitude de 170 m. ( champ captant de TAPONAS ) à 785 m. ( réservoir des Monnets à CHENELETTE ) par des pompes dont le débit peut atteindre 120 m3/heure.
C’est donc 58 mètres de canalisations qui sont nécessaires pour alimenter un abonné. A titre de comparaison : BELLEVILLE alimente ses 3196 abonnés avec 40 kms de canalisations, soit 12.50 mètres par abonné.
Tout au long de ce réseau, le service de lutte contre l’ incendie dispose d’environ 500 bornes, dont 18 sur notre commune.
Le nombre important d’ ouvrages, et la longueur du réseau sont le fait d’ un relief tourmenté ( monts du Beaujolais) et d’ un habitat dispersé ( mitage ) : ce qui impact considérablement le prix de l’ eau payé par l’ abonné.
De tout temps, la qualité et l’abondance de l’ eau furent les soucis prioritaires des élus et de la population.
Contrairement à la rumeur, l’ eau du robinet est de très bonne qualité, et n’ a surtout rien à envier aux eaux vendues en bouteilles.
Bien entendu, de temps en temps, nous retrouvons un goût, une odeur désagréable. En réalité ce que nous percevons résulte d’une adjonction de chlore qui, au contact de l’ammoniaque, provoque une réaction libérant une odeur ainsi qu’ un goût (les chloramines), que nous acceptons difficilement. En quantité infime, le chlore est indispensable pour préserver l’ eau des bactéries tout au long de son trajet dans les canalisations jusqu’ à votre robinet. IL ne présente aucun danger pour votre santé.
Votre syndicat a donc obligation d’ apporter une eau potable , en abondance et en toute circonstance à votre robinet . Son rôle est d’ anticiper l’ avenir sur plusieurs décennies, et il doit donc avoir connaissance des orientations économiques des municipalités.
De plus, les risques de pollutions obligent à être solidaires avec les syndicats voisins, à mener une politique d’ interconnexion des réseaux.
Tout ceci demande des investissements lourds et forts coûteux, investissements qui sont à la charge de votre syndicat, financés en partie par :
– la part SIEVA cf. votre facture ( Distribution de l’ eau / Consommation )
– des subventions de l’ Agence de l’ eau et du Conseil Général ( Département )
Enfin sachez que votre commune est responsable de la distribution d’ eau potable et de la dépollution des eaux usées . Cette responsabilité est cédée :
– à une structure intercommunale en l’ occurrence le SIEVA pour l’ eau potable
– à une société privée pour la collecte et la dépollution des eaux usées
En résumé, nous, élus, devons utiliser au mieux l’ argent du contribuable et de l’ usager. Tous ces équipements sont les vôtres, nous sommes là pour gérer et prévoir l’ avenir, comme l’ont fait nos prédécesseurs. Disons-leur merci, et à votre santé !